Le hameau semi troglodyte de la Roche Noire

C'est à la suite d'un entretien en novembre 2007 avec le propriétaire d'une des maisons au pied de la Roche Noire que je me suis remis à prospecter dans ce secteur.
Je me souviens que je cherchais depuis longtemps à percer le secret de cet énigmatique renfoncement que je distinguais d'en bas, que les arbres recouvraient, la partie affleurante de ce que l'on voit encore de la falaise en cet endroit est recouverte d'une épaisse couche de lierre (voir photo ci-jointe).
Etant donné la topo du site et ce que j'avais déjà vu en d'autres endroits (Orivalais ou non) je pensais depuis longtemps à une modeste carrière d'exploitation de craie.
L'envie me titillait depuis longtemps d'aller chez le privé, propriétaire de la maison blanche en colombages, juste en contrebas... lorsque je me décidai... raté... maison vendue récemment, propriétaire alors inconnu au bataillon, dommage car sa parcelle de terre remonte jusqu'au haut du coteau, il y a certainement un accès du bas de chez lui à la terrasse qu'il y a là, coincée entre broussailles et falaise. On n'en saura pas plus. Je dois avouer que la discussion avait ravivé en moi cette envie d'en savoir plus.

Un soir alors que je fouillais machinalement après une doc que comme d'habitude je ne trouvais pas, je regardais si j'avais ma doc en version papier ou numérique, c'est alors qu'en scrutant sans trop d'intérêt le contenu de mon disque dur, je suis tombé sur cette copie de mauvaise qualité d'une carte postale... ce fut le choc...


 

 

 

 

ORIVAL - La roche Noire, habitations souterraines

 

 

Problème résolu... il n'y a plus qu'à se rendre compte sur place de l'ampleur des constructions, ou plutôt devrais-je dire des ruines...


C'est ce jour de déluge du 8 décembre 2008, durant lequel il n'y avait pas assez ni de pluie, ni de vent que nous décidâmes, mon ami Pierre et moi-même, de nous frayer entre à-pic, pierres et broussailles, un chemin sinueux nous permettant d'atteindre (péniblement, il faut bien le dire) notre but.

Ce fut chose faite vers 16h, heure à laquelle nous contemplions la vue imprenable sur la Seine et les vestiges trouvés sur place, entre autres murs, graffitis, et objets d'un âge pas si lointain.
 








Voilà c'est ici, sur ce que j'appellerai le hameau de la Roche Noire que nous découvrons sous le lierre des vestiges de murs, des objets divers (cerclages de tonneaux, entonnoir en zinc, arrosoir galvanisé, ressorts de matelas...), et quelques graffitis dont le dernier est daté de 1945. Le site étant quasi inaccessible on le trouve ainsi dans un relatif état de conservation.

Je n'ai pas détaillé l'implantation des murs, mais tous les baraquements semblent accolés, je ne suis pas parvenu à trouver des documents sur le sujet, les archives cadastrales ne nous donnant rien, on en déduit donc qu'il n'y avait aucune habitation en 1830 à cet endroit. En des temps plus reculés on peut supposer qu'il y en eût, mais quand?

On peut replonger l'endroit son contexte d'époque, l'époque décrite dans les livres, siècle indéterminé, mais juste l'époque ou le pied des falaises était trempé dans la Seine, lorsqu'il n'y avait pas de sentier "bas" pour relier Orival à Elbeuf, il devait au moins y en avoir un pour relier Orival à ce hameau.

Si l'on tente de rester rigoureux, on comprend très bien que ce n'est pas là une découverte révolutionnaire, mais elle ajoute quelques constructions semi troglodytes à la longue liste Orivalaise, et surtout, cette partie est le seul vestige de ce type du coté de l'église Saint Georges, tous les autres, la Roche Foulon en tête, se situent coté Route des Roches.