Caumont - Merde, j'ai marché dans la grotte!

     L'histoire des carrières de Caumont est sans doute aussi riche que le réseau est vaste. Mais tentons toutefois d'expliquer vaguement de quoi il ressort.

     Au départ de tout ça il y a un massif crayeux, exploité depuis des lustres (avec les chandelles). En gros, on peut presque dire que partout en vallée de Seine, dans la partie Normande, il y a des carrières de craie, destinée, la plupart du temps à la construction, on parle alors de "pierres de Vernon". Sur les plateaux on parlera plutôt de marne et de marnières, la marne servant à enrichir le sol pour l'agriculture.


     La craie de construction peut, ou non contenir des morceaux de silex, et peut être de dureté variable, cette dernière varie, la plupart du temps, suivant l'altitude d'où elle provient. Lorsque l'on regarde les falaises de Haute-Normandie, on peut observer le litage de cette craie, une alternance de strates : couches de craie plus ou moins uniforme variant de quelques centimètres à plusieurs mètres et de couches de silex de quelques centimètres.

 

     Voilà pour la théorie ; passons à la pratique. Les grottes de Caumont sont donc des carrières d'exploitation de cette craie. Il semblerait que cette exploitation ait débuté au XIVème siècle, et serait à l'origine de la construction des églises du plateau du Roumois, et des monuments gothiques Rouennais et Parisiens. Cette exploitation se serait arrêtée définitivement vers 1905. Pour l'anecdote, il parait que j'ai un arrière arrière grand père (un M. Tanésie) qui y travaillait et qui se serait trouvé malencontreusement sous des roches au moment où celles ci auraient décidé de tomber. Cette idée de marcher sur mes ancêtres me déplait, mais j'adore quand même aller à Caumont.
     Une partie de ces carrières fut ensuite aménagée comme champignonnière et l'on trouve encore les traces des aménagements et de la terre au sol, qui n'a rien à faire ici.

     Mais évidemment le grand intérêt du site est qu'au cours du creusement des galeries (qui fort heureusement ne sont pas partout aussi "cathédralesques" que sur les photos), un réseau hydrologique fut mis à la lumière des lampes. En d'autres termes, une galerie souterraine, creusée par l'écoulement de l'eau, une rivière quoi.

 

     Voici ci contre, un plan artisanal des carrières, sur lequel sont situés quelques points intéressants mais pas tous!

     En effet, il n'appartient qu'à vous de trouver "les draperies" ; "Les perles des cavernes" ; et d'observer la faune du par terre et la "flore" du plafond.

 

 

 

      Attention, si toutefois vous souhaitez vous aventurer dans ces carrières, COMMENCEZ PAR LES RESPECTER!

 

 

 

 

     Enfin comme vous le voyez sur ce plan, tout n'est pas dans ce que j'ai cité plus haut, il y a aussi la très fameuse usine allemande inachevée, conçue pour la fabrication du carburant de "l'arme secrète" ; le V2.

     On ne peut mieux expliquer cette usine que sur le site internet de Messieurs Bayeux et Anquetil, très accessible au néophyte.

     Je ne résiste cependant pas à l'envie de vous présenter quelques photos en vrac, de la flore du plafond et de ce fantôme que représente la vue de cette usine à la seule lumière des lampes.

 

 

     Quelle vue surréaliste que celle de ce bloc de 300m de béton armé, coincé sous une voûte à mi effondrée.

     En parlant de choses surréalistes, qui ne le sont finalement que pour nous simples promeneurs, reparlons de la rivière souterraine appelée "rivière des robots" qui est la partie amont encore active. J'ai trouvé un récit sur une page que je ne résiste pas à vous faire partager, car elle montre parfaitement cette folie que peut devenir l'exploration spéléo. Elle raconte la remontée de la rivière des robots, jusqu'à ne plus en pouvoir. Les images historiques des explos sont ici, et le récit de l'explo la plus récente est .